LA FORCE DE L’ANCRAGE POUR MAITRISER NOS ÉMOTIONS

LA FORCE DE L’ANCRAGE POUR MAITRISER NOS ÉMOTIONS

STABLE, FORT ET PUISSANT COMME UNE MONTAGNE

Au cœur des hautes montagnes, au sein du règne minéral, les sens-mémoire de solidité, de puissance et de stabilité apportent une sensation de sécurité.

Les émotions, quant à elles, sont le contraire de la stabilité : elles sont mouvement, un peu comme l’eau qui se meut, qui s’infiltre dans toutes anfractuosités, ou encore comme le serpent qui ondule et se déplace rapidement, silencieusement, furtivement.

L’aspect minéral est en lien à notre structure osseuse et dentaire. Cette solidité est en corrélation à ce qui est communément appelé l’ancrage.

Les émotions sont plutôt liées aux aspects liquides de notre corps, comme le sang, la lymphe et ainsi de suite. Nous pourrions observer ces liquides comme un grand lac : quelques fois calme avec de douces ondulations, quelques fois très mouvementé, avec de grandes vagues sous l’effet de vents violents.

Revenons quelques instants à notre corps, la colonne vertébrale bien droite.

Concentré tout en respirant avec fluidité, sans interaction avec le rythme respiratoire, ressentons nos appuis que notre squelette permet de percevoir : nos pieds posés sur le sol ; les mains en appui sur les cuisses ; nos fesses au contact de la chaise. Entrainez-vous régulièrement, juste dans l’attention à cela.

Ainsi, le jour où les émotions vous submergent, revenez à votre structure, à la solidité de votre squelette : cela devrait fortement apaiser les vagues émotionnelles.

Pour renforcer la stabilité, vous pourrez aussi serrer légèrement les dents comme un petit rappel qui vous rappelle la dureté du minéral.

De plus, visualisez si vous le pouvez un rocher ou une montagne. La combinaison de ces trois approches devrait fortement vous aider dans les moments de fortes émotions.

Stable comme une montagne | Crédit Photo Pixabay 2023

Il n’y a pas de hasard au fait que, dans le yoga, il existe une posture appelée Tadasana (skt), « la posture de la montagne ». Cette posture nous rend plus fort, plus puissant, plus ancré, solide telle la montagne.

Cette posture peut de plus vous apporter un grand bienfait, dans la vie de tous les jours, car elle permet de maintenir correctement notre colonne étirée, les pieds sur terre, la tête dans le ciel.

De plus qu’aider à une meilleure maitrise émotionnelle, cette posture répétée régulièrement aura des effets bénéfiques sur votre santé tant physique que mentale : elle libère les tensions et renforce les chevilles, les genoux, les cuisses, les fessiers, l’abdomen, les épaules, le cou, la nuque et les articulations en général sans oublier de retrouver une posture du dos naturellement plus droit. Alors pourquoi s’en priverait-on ?

Cette posture permet de rééquilibrer les fondations du maintien de notre corps ; elle améliore notre concentration, elle apporte stabilité et l’équilibre tout en nous énergisant.

En voici tout de même, ci-après, un petit descriptif simplifié avec quelques variantes au niveau des bras et des mains. Dans tous les cas, nous vous invitons, à minima de la découvrir sur des vidéos démonstratives en ligne, et au mieux – la meilleure façon d’apprendre-, de l’approcher en présence d’un professeur de yoga afin qu’il puisse vous corriger les erreurs malgré la simplicité de cette asana [1].

La posture de la montagne

Démarrez en position debout, les pieds joints voire légèrement écartés au niveau des talons, les gros orteils plaqués l’un contre l’autre, selon votre confort. Ne forcez jamais les positions physiques ! Et si vous n’êtes pas à l’aise, vous pouvez également écarter les pieds de la largeur du bassin.

Répartissez de façon égale votre poids sur les deux pieds, en le ressentant sur les orteils, la plante des pieds et les talons. Nous pouvons trouver notre point d’équilibre en oscillant légèrement. Ainsi nous pourrons constater en toute conscience que les trois contacts avec le sol – sous le gros orteil, le petit orteil et le talon-, sont la base de notre ancrage. Ressentez que vous êtes solidement ancré dans le sol tout en étant étiré vers le ciel.

Tenez-vous droit, alignez votre colonne vertébrale du coccyx à la base du crâne, le menton légèrement rentré et les yeux dirigés droit vers l’horizon et fixant un point fictif dans l’espace. Le regard est doux et concentré. Vous pouvez imaginer que votre colonne vertébrale est comme une corde tendue vers le ciel : les pieds faisant office d’ancre et la tête tel le ballon d’une montgolfière prête à s’envoler.

Contractez légèrement les muscles des jambes, doucement. Si vos pieds sont correctement placés, vos genoux devraient naturellement prendre d’eux-mêmes la bonne position.

Vous pouvez également rentrer légèrement le nombril vers l’intérieur, ce qui aura pour effet de renforcer la posture ainsi que vos muscles abdominaux.

Étirez sans forcer les épaules vers l’arrière. Cela a pour effet d’ouvrir votre torse. Ce mouvement est appelé par les professeurs de yoga : « Éloigner vos épaules de vos oreilles« .

En ce qui concerne les bras, nous pouvons opter pour différentes variantes :

    • Vos bras pendent naturellement le long du corps, les paumes sont tournées vers l’avant.
    • Vous pouvez dans un second temps joindre vos paumes devant la poitrine, comme la position très connue de salutation, les mains jointes au niveau du cœur. Cela a un effet apaisant.
    • Une troisième variante, que nous vous conseillons : une fois la posture réalisée, les bras le long du corps, relâchés complètement, sur un long inspire, remontez-les au-dessus de votre tête, tendus vers le ciel, les paumes jointes. Puis croisez les doigts et retournez les paumes des mains en direction du ciel. Si vous êtes chez vous, veillez à laisser de l’espace sur les côtés et que le plafond soit assez haut sans obstacle que les bras et les mains pourraient heurter. Poussez les paumes le plus possible vers le haut ce qui va étirer complètement l’ensemble du corps. Après quelques instants, ramenez les bras le long du corps sur une expiration, tout en douceur, après avoir retourné les paumes en direction de la tête et, en décroisant les doigts, les laisser retomber en arc de cercle dans un grand relâchement tout en demeurant fermement ancré dans le sol. Répétez l’exercice au moins sept ou vingt et une fois.

Tout au long de cette posture, respirez régulièrement et profondément.

Cette posture de base favorise l’alignement du corps, la conscience corporelle et la concentration.

Elle va vous aider à développer stabilité, force et équilibre. Durant la pratique, essayez de rester détendu et enraciné, tout comme une montagne semble solide et immuable.

Faites cette pratique autant de fois que vous le pourrez durant une bonne période de temps jusqu’à ce que vous en ressentiez les bénéfices dans votre quotidien.

Vous pourrez alors, avec une grande assurance, demeurer immuable face à des évènements qui, habituellement vous déstabilisaient.

La montagne et la méditation

Il n’y a pas de hasard non plus au fait que l’on se réfère à la montagne en méditation et plus particulièrement sur des pratiques méditatives de base menant au calme mental.

La posture du lotus porte d’autres noms en fonction de quelques détails plus ou moins différents : « La posture de Vairocana en sept points », « la posture adamantine », etc., mais toutes permettent de maintenir le corps telle un montagne solide, stable et immuable permettant à l’esprit de se détendre dans la concentration de l’instant présent.

Posture méditation du yogi ermite | © Philippe Gouron Photographe 2023

Si vous regardez un yogi, un méditant pratiquer cette posture, il est alors facile de la comparer à la forme d’une montagne : les jambes sont croisées avec les pieds reposant sur les cuisses opposées, la base large de la montagne et la tête en représente le sommet.

Dans les enseignements profonds et secrets du bouddhisme tibétain, l’ensemble de cette posture est très détaillée sur la base de l’image de la montagne.

Mais ici, ce n’est pas le propos et nous ne détaillerons pas la posture du lotus qui, pour notre humble expérience, nous permet de vous conseiller de la pratiquer avec des personnes expérimentées dans les méditations orientales ou avec des professeurs de yoga.

Pour les yogis bouddhistes tibétains et autres ermites des traditions spirituelles pratiquant dans les régions montagneuses, les montagnes revêtent souvent une signification particulière et sont considérées comme des lieux propices à la méditation, à la contemplation et à la recherche spirituelle. Voici quelques perspectives sur la montagne du point de vue de ces pratiquants :

    • Les montagnes offrent un environnement calme et isolé, ce qui en fait des endroits idéaux pour la méditation et la retraite spirituelle. Les yogis bouddhistes tibétains, par exemple, sont connus pour se retirer dans des grottes ou des ermitages situés en altitude pendant de longues périodes pour approfondir leur pratique méditative.
    • Les montagnes, avec leur immobilité et leur solidité apparentes, sont souvent vues comme des symboles de la stabilité et de la force intérieure que les pratiquants spirituels cherchent à cultiver. Les yogis utilisent parfois la métaphore de la montagne pour décrire l’état méditatif, où l’esprit est immuable comme une montagne face aux distractions et aux perturbations.
    • Pour de nombreux pratiquants spirituels, les montagnes sont des espaces naturels préservés, empreints de beauté et de pureté. Cette connexion avec la nature est considérée comme favorable à la contemplation et à la compréhension de l’interdépendance de tous les phénomènes, un concept central dans la philosophie bouddhiste.
    • L’escalade de montagnes peut être perçue comme un défi physique et spirituel. Les yogis et les ermites peuvent voir l’ascension d’une montagne comme une métaphore de leur propre quête spirituelle, avec ses obstacles à surmonter et ses récompenses à atteindre.
    • Certains yogis estiment que l’altitude élevée des montagnes peut favoriser des états de conscience modifiée propices à la méditation avancée et à des expériences spirituelles profondes.
    • Les pratiquants spirituels, y compris les bouddhistes tibétains, ont souvent un profond respect pour la nature et les écosystèmes des montagnes. Ils s’efforcent de vivre en harmonie avec l’environnement et de minimiser leur impact sur la terre.

Dans l’ensemble, les montagnes représentent un cadre sacré et inspirant pour de nombreux yogis et ermites, où ils peuvent approfondir leur pratique spirituelle, trouver la paix intérieure et explorer les mystères de la conscience et de l’existence.

Crédit Photo Pixabay 2023

La symbolique de la montagne

Dans le monde actuel, la montagne est également associée à de nombreuses compréhensions reprises dans les sphères du développement personnel mais également de l’entreprise. Parmi celles-ci, en voici quelques-unes qui devraient vous faire comprendre l’importance de ce symbole.

    • La montagne représente souvent les défis de la vie, symbolisant la persévérance et la volonté de surmonter les obstacles. L’exemple d’escalader une montagne est une métaphore de la poursuite de l’excellence personnelle comme professionnelle.
    • Les montagnes sont solides et immuables, symbolisant la stabilité et la constance. Elles peuvent également représenter la terre elle-même, symbole de notre monde physique.
    • Les montagnes sont souvent considérées comme des lieux où l’on peut se rapprocher de la nature et trouver la paix intérieure. Elles symbolisent la connexion avec l’environnement naturel et la toute-puissance du minéral.
    • Les montagnes s’élèvent vers le ciel, symbolisant l’élévation spirituelle, la quête de vérité et la transcendance des préoccupations terrestres. C’est pour ces raisons que les ermites et yogis de différentes traditions, philosophies et religions prônent l’expérience de la solitude dans les montagnes.
    • Les montagnes peuvent servir de barrières naturelles, protégeant les régions situées en aval des intempéries et des menaces extérieures. Elles symbolisent alors la protection et la sécurité.
    • Les sommets de montagnes sont souvent associés aux défis à surmonter ; elles peuvent représenter le contraste entre les hauts et les bas de la vie, entre les moments de succès et les moments de difficulté.

De l’importance de l’ancrage

Nous avons vu précédemment l’importance de devoir s’ancrer correctement. Mais qu’est-ce que cela veut dire ?

Dans le contexte de la psychologie et de la thérapie, l’ancrage fait référence à un processus par lequel une personne associe consciemment ou inconsciemment une réponse émotionnelle, une sensation physique ou un état d’esprit à un stimulus spécifique, qu’il soit interne ou externe. Cela signifie qu’un stimulus particulier peut déclencher une réaction émotionnelle ou une sensation physique automatique en raison de cette association mentale.

L’ancrage va être alors intentionnellement utilisé dans diverses approches thérapeutiques, notamment la programmation neurolinguistique appelée communément PNL et la thérapie cognitivo-comportementale, TCC, pour aider les individus à changer leurs réponses émotionnelles ou comportementales à des situations particulières.

Par exemple, un thérapeute peut aider un patient à créer un ancrage positif en associant une expérience agréable à un geste, un mot ou une image spécifique. En conséquence, lorsque le patient utilise cet ancrage ultérieurement, il peut ainsi, déclencher des sentiments positifs et des réponses émotionnelles adaptées à la situation.

Il faut comprendre que tout au long de notre vie, nous avons créé inconsciemment de nombreux ancrages involontaires. Par exemple, une personne peut involontairement ancrer une peur particulière à la vue d’un objet, à un son spécifique, à une odeur particulière, etc., en raison d’une expérience traumatisante passée.

En dehors du domaine de la psychologie, habituellement le terme « ancrage » signifie la fixation ou la stabilisation de quelque chose. Par exemple, dans le domaine de la navigation, un ancrage est un dispositif utilisé pour maintenir un bateau en place en eau profonde en fixant une extrémité à un point fixe sous l’eau, permettant à ce dernier de trouver une forme relative d’immobilité.

La signification précise du mot « ancrage » dépend du contexte dans lequel il est utilisé, et elle peut varier en fonction des nombreux contextes existants.

Celui qui nous concerne ici est bien évidemment lié à la stabilité à acquérir face aux nombreux stimuli qui déclenchent les vagues d’émotions négatives nous plongeant régulièrement dans des phases de souffrances psychiques des plus désagréables ; à savoir utiliser cet ancrage pour rester stable et solide telle une montagne face aux nombreux défis que la vie nous réserve.

Nous vous proposons de vous approprier ces petites pratiques de « la montagne », de les faire vôtres, de vous y entrainer jusqu’à constater leur efficacité.

Cette pratique devrait alors devenir naturellement la base de toutes les autres !

« La montagne nous apprend la modestie, la persévérance et la détermination. Elle nous enseigne à vivre l’instant présent. » – Walter Bonatti

[1] Asana : mot sanskrit que l’on traduit par « posture »

Écrit par Philippe Gouron sur une idée de Valérie Beaufort

Crédit Photo Pixabay 2023

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Philippe GOURON

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