Comment la passion amoureuse peut faire fuir le bonheur ?
Dépendance et contre-dépendance dans le couple ou comment la passion amoureuse peut faire fuir le bonheur
La dépendance et la contre-dépendance dans le couple, en quoi cela consiste ?
La passion amoureuse, qu’est-ce que c’est au juste ?
Quel rapport y a-t-il entre la dépendance, la contre-dépendance et la passion amoureuse dans un couple ?
Comment la passion amoureuse peut-elle faire fuir le bonheur ? N’est-ce pas plutôt le contraire ? Ne sommes-nous pas censés être heureux lorsqu’il y a le feu de la passion, et malheureux lorsqu’il disparaît ? Et puis, est-ce que le bonheur passerait par la disparition de toute passion amoureuse pour son conjoint ?
Autant de questions dont vous trouverez les réponses en lisant cet article.
Dépendance, contre-dépendance et passion : définition
Avant de montrer le rapport entre la dépendance, la contre-dépendance et la passion amoureuse, il est capital de les comprendre :
1) La passion amoureuse
La passion amoureuse, c’est ce désir de fusion (pas seulement charnelle) que l’on ressent intensément pour l’autre au début de toute relation amoureuse. On veut faire un avec l’autre : toi, c’est moi. Moi, c’est toi. Nous ne faisons plus qu’un. Un + un = un. Bien sûr, quand l’objet de notre amour est tout aussi amoureux de nous, il ressent également ce désir de fusion.
Par ailleurs, il est vrai que le désir de fusion est intense au tout début de la relation et se manifeste très souvent par des relations charnelles et sexuelles. Mais cela ne signifie pas qu’il disparaît au fil du temps. Il est tout simplement moins intense ou alors s’exprime moins par les relations sexuelles.
2) La dépendance
Expliquée de façon terre-à-terre, la dépendance, c’est le besoin que l’on ressent de rechercher constamment l’affection et l’approbation de l’autre dans le couple. C’est le besoin que l’on ressent d’être intimement (pas seulement sexuellement) et émotionnellement proche de lui, et de ne pas pouvoir s’en passer. C’est le besoin que l’on ressent de voir l’autre satisfaire continuellement nos besoins, désirs, et attentes. Lorsqu’il les satisfait, nous sommes très heureux. Lorsqu’il ne les satisfait pas, nous sommes très malheureux et pensons qu’il ne nous aime plus.
Nous en venons à penser que nous ne pouvons plus vivre sans l’autre. Il représente tout notre univers, notre souffle de vie. Toute notre existence tourne autour de lui/d’elle. Nous en sommes drogués, parfois jusqu’à l’overdose. En un mot, l’autre nous contrôle ; ce qui nous pousse à dire et faire des choses qui ne sont pas nous, que nous n’aurions jamais dites ou faites s’il n’y avait pas ce contrôle de l’autre sur nous.
3) La contre-dépendance
La contre-dépendance peut se définir comme l’exact opposée de la dépendance. Lorsqu’on est contre-dépendant, on cherche à tenir l’autre à l’écart. On reconnaît qu’on est épris de passion amoureuse pour lui. On reconnaît qu’on veut faire un avec lui/elle. On reconnaît qu’on veut fusionner avec lui/elle. Mais on veut également qu’il nous laisse respirer, ne serait-ce qu’un instant. On veut notre petit espace de liberté, notre indépendance, notre autonomie. On veut pouvoir exister en dehors de l’autre.
Voilà, maintenant que vous avez compris ce que sont la dépendance, la contre-dépendance, et la passion amoureuse, voyons le rapport entre les trois. Voyons la façon dont ils peuvent, de concert, travailler à faire fuir le bonheur dans votre couple.
Dépendance, contre-dépendance et passion amoureuse : le rapport
Quel rapport y a-t-il entre ces trois concepts ? C’est bien simple : en général, la passion amoureuse du début d’une relation finit par créer de la dépendance et de la contre-dépendance quand on ne s’approprie pas les vérités décrites plus loin. Cette dépendance et cette contre-dépendance finissent alors par faire fuir le bonheur au sein du couple. Comment ?
Comme expliquée plus haut, la passion amoureuse se manifeste par le désir de faire un avec l’autre, de fusionner avec lui: toi c’est moi, moi c’est toi. 1 + 1= 1.
Malheureusement, cette fusion n’est pas synergie. Elle est plutôt absorption, absorption de l’autre, recherche de transformation de l’autre en ce qu’on veut qu’il soit. Et tant que subsiste ce désir intense de fusionner et de faire un avec l’autre, cette passion amoureuse, l’absorption de l’autre ne dérange personne dans le couple. Car c’est l’étape où l’on minimise les défauts de l’autre, où l’on ne veut pas les voir, où l’on ne peut d’ailleurs pas les voir. C’est l’étape où l’on est sur son petit nuage, où l’on développe une image idéalisée de l’autre, où on perçoit l’autre comme l’âme sœur. C’est l’étape où on est davantage préoccupé par la conquête complète du cœur de l’autre.
Mais voici le problème : un jour ou l’autre, la passion amoureuse diminue énormément en intensité. On aime toujours. Mais on ne ressent plus avec force ce désir de fusion passionnelle ; et là, le masque tombe. On commence à y voir clair. C’est le moment où l’on voit les nombreux et « insupportables » défauts de l’autre.
Une fois à cette étape, le contre-dépendant va trouver son partenaire dépendant envahissant et tyrannique. Il va exiger que ledit partenaire le laisse un peu respirer, et soit donc comme il veut, c’est-à-dire comme lui, capable de le laisser respirer un peu comme lui laisse le dépendant respirer un peu. Ce n’est qu’à cette condition que lui se sentira heureux.
Le dépendant, lui, va demander, voire exiger, de son conjoint contre-dépendant une proximité émotionnelle et intime (pas seulement sexuelle) constante et continuelle. Il va également exiger que l’autre comble constamment et continuellement ses besoins, désirs, et attentes. Il va exiger que l’autre soit comme il veut. Il va exiger que l’autre soit comme lui a besoin qu’il soit pour se sentir heureux, et comblé.
C’est le moment où la femme accusera l’homme de n’être jamais là ou pas assez. L’homme trouvera sa femme envahissante. C’est le moment où la femme reprochera à l’homme de fuir la communication, et c’est le moment où l’homme trouvera sa femme compliquée. C’est le moment où la femme trouvera que l’homme accorde trop de temps à son travail, pendant que l’homme trouvera sa femme trop dépensière. C’est là que la femme ressent le besoin de se rapprocher de son partenaire et d’exprimer ce qui ne va pas pendant que l’homme perçoit ses tentatives comme un reproche ou tout au moins une perte de temps.
Tout cela va provoquer des situations de tension, d’affrontement où chaque membre du couple cherchera à prendre le contrôle de l’autre. Chaque membre cherchera à prendre le contrôle émotif de l’autre pour le pousser à être et faire comme il veut tout en veillant à conserver, lui/elle, son autonomie et son indépendance.
C’est la lutte pour le pouvoir, pour le contrôle de l’autre.
Malheureusement, la plupart des couples ne dépasseront jamais cette lutte pour le pouvoir. Leur histoire se soldera par une soumission de l’autre ou à l’autre, si ce n’est par une séparation ou un divorce. Dans ce dernier cas, on va se trouver un nouveau partenaire. Puis, le cycle recommence :
– l’idylle, la lune de miel parfaite suivie de près par le retour à la réalité, aux défauts de l’autre ;
– les tensions ;
– la soumission ou la rupture ;
– la recherche d’un nouveau partenaire qui, espère-t-on, sera enfin l’âme sœur.
Mais, vous demandez-vous, si la majorité des couples n’arrivent pas à dépasser l’étape de la lutte pour le pouvoir, cela signifie-t-il qu’ils sont voués à ne jamais être heureux très longtemps, c’est-à-dire une fois sur terre ?
Non, la majorité des couples ne sont pas voués au malheur s’ils parviennent à une compréhension profonde de ce qu’est un couple, et à la recherche de la véritable synergie ; et c’est là que se trouve la solution.
La solution pour en finir avec la contre-dépendance et la dépendance dans le couple et vivre le bonheur à long terme
Si vous voulez en finir avec la dépendance, la contre-dépendance, et vivre le bonheur à long terme, une fois l’étape de la passion amoureuse passée, rendez-vous compte des vérités suivantes :
1) Il n’y a pas d’âme sœur, tout au plus un partenaire approprié.
Dans un couple, l’autre ne sera jamais comme vous voulez qu’il soit. Votre enfant ne l’est pas. Même votre frère jumeau ou sœur jumelle (si vous en avez un(e)) ne le sera jamais. Alors, votre conjoint (une personne qui vous était totalement étrangère) ne le sera jamais non plus. Il sera toujours différent de vous.
Arrêtez de vouloir contrôler l’autre. Arrêtez de rechercher l’âme sœur. Si vous avez trouvé le partenaire approprié (celui dont vous pouvez en toute objectivité tolérer les différences), cherchez plutôt à faire évoluer votre couple.
2) L’amour n’est pas la passion amoureuse. Il est bien plus que ça
Il faut faire une distinction claire entre la passion amoureuse et l’amour.
La passion amoureuse, c’est le désir intense de fusion que l’on ressent fortement au début de la relation. Au lieu de parler de passion amoureuse, il serait plus juste de parler de passion fusionnelle.
L’amour cherche à connaître l’autre tel qu’il est vraiment, et l’accepte ensuite tel qu’il est. L’amour valorise les différences de l’autre, et trouve un moyen d’en faire profiter le couple, la famille, et l’entourage.
3) Les crises sont indispensables à la croissance et au bonheur de votre couple
Il n’existe pas de couples sans crises, même les couples les plus heureux. Un couple heureux n’est pas un couple sans crises. Elles sont inévitables car elles viennent de la confrontation des différences entre deux êtres humains ; ce qui est de nature à provoquer des frictions et des disputes.
Mais, contrairement aux couples malheureux, les couples heureux ne se disputent pas comme s’ils étaient des ennemis remplis de haine, et prêts à se détruire l’un et l’autre. Ils ne se crient pas dessus, ne s’insultent pas, ne font pas preuve de violence physique.
Bien au contraire, les couples heureux se mettent du même côté de la table pour battre ensemble leurs crises. Ils s’asseyent côte à côte, examinent, et trouvent des façons d’être, de faire, d’agir, et de réagir qui puissent satisfaire leurs besoins et attentes à tous les deux. Ils font preuve de complicité et d’entraide dans la mise en œuvre de cette collaboration. Les crises sont, pour les couples heureux, un moyen de croître et de parvenir à davantage de bonheur.
Bien sûr, les couples heureux ne parviennent pas non plus à trouver des solutions à toutes leurs crises. Mais cela ne remet en rien leur amour l’un pour l’autre. Une dispute n’est jamais l’occasion de menacer l’autre de le quitter. Cela reste tout simplement une dispute entre deux grands amis qui n’ont aucune intention de se quitter, n’y pensent même pas, et recherchent au contraire une solution satisfaisante, voire synergique pour tout un chacun.
4) Il est temps de laisser place au petit psychologue
Si l’on veut construire un couple heureux à long terme, il faut laisser place au petit psychologue. Le petit psychologue, c’est cette voix en vous qui s’efforce de se connaître soi-même, mais de connaître également le conjoint. C’est cette voix intérieure qui peut jeter un regard sur soi et ses propres besoins ainsi que sur l’autre et ses propres besoins sans intention de juger.
Le petit psychologue est en tout un chacun de nous ; et pourvu que nous le laissions parler, il nous donnera suffisamment de patience et de courage pour tenir compte de l’autre, de ce qu’il est, de ce qu’il fait. Il nous donnera suffisamment de patience et de courage pour le valoriser tel qu’il est, sans chercher à le contrôler et à le transformer en l’image idéalisée que nous avions développée de lui/d’elle lors de l’étape de la passion amoureuse.
Si votre conjoint et vous faites vôtre ces vérités et commencez par vous comporter en fonction d’elles, votre couple pourra alors passer à l’étape suivante : celle du partage du pouvoir.
Ensuite, votre couple pourra vivre le véritable amour, celui là où on sait mutuellement qu’on a ses propres besoins et qu’on a besoin de l’autre pour les satisfaire, mais où on ne cherche pas à contrôler cet autre ; celui là où on est désireux de connaître et de valoriser les différences de l’autre tout autant que les siennes propres ; celui-là où on trouve le moyen d’utiliser lesdites différences pour satisfaire les besoins et désirs de chaque membre du couple, et en faire profiter tout le couple ; celui-là où 1+1 ne font plus 1, mais 3, 1.000, 1.000.0000, etc ; celui-là où le couple est parvenu à faire preuve de synergie ; celui-là où chaque membre du couple a son autonomie, mais partage une véritable intimité (pas seulement sexuelle, mais également émotionnelle, relationnelle, etc, ) avec l’autre.
Une fois que votre couple parviendra à cette étape du véritable amour ou engagement si vous préférez ce terme, vous deviendrez un modèle pour les autres couples. Ils constateront que vous aimez passer du temps l’un avec l’autre malgré les nombreuses crises que vous avez traversées ou plutôt grâce à elles. Ils constateront que vos yeux pétillent quand vous vous regardez mutuellement. Ils constateront que vous aimez vous toucher mutuellement, vous regarder. Ils constateront que votre couple dégage une atmosphère de paix, d’harmonie, et de bonheur « tranquille ».
Voilà, avez-vous des questions ou des préoccupations quant à la dépendance, la contre-dépendance, la passion amoureuse, et le bonheur ? Si oui, merci de nous en parler dans la zone réservée aux commentaires ci-dessous.
Avec bienveillance
Fati AMOR
Un cadeau de Fati AMOR, vous pouvez écouter cet article en version audio MP3
- La passion amoureuse peut-elle faire fuir le bonheur ? - 9 février 2017
Merci pour cet article instructif. Il fait echo à ma vie de couple durant 40 ans.