Comment maîtriser le souffle pour trouver le bonheur ?

Souffle et bonheur

Le souffle, notre allié indéfectible pour trouver le bonheur

Dans la quête du bonheur, nous disposons d’un allié indéfectible, toujours présent auprès de nous, ne nous laissant jamais seul, suivant chacun de nos états émotionnels, chacune de nos pensées, il s’agit de notre propre souffle. Il est souvent méconnu et rarement utilisé. Dans cet article nous ferons un pas qui nous aidera à mieux saisir son rôle capital et nous verrons comment s’appuyer dessus pour aider le corps à se libérer des tensions et souffrances du passé.

Le nœud au ventre ou le cœur serré, vous connaissez ?

Dans le meilleur des cas, vous connaissez le nœud au ventre ou le cœur serré lors d’une situation ponctuelle, mais vous pouvez aussi l’avoir en permanence, comme je l’ai eu moi-même pendant plus de 20 ans !

Ces manifestations peu agréables ont pour cause plusieurs facteurs externes ou internes.

Au fil des articles de ce blog vous avez découvert et exploré certaines de ces causes. Leur point commun, c’est qu’en créant des tensions dans le buste, dans le ventre, le plexus solaire, elles impactent le souffle, celui-ci se trouve réduit, et un enchaînement de conséquences démarre : le diaphragme qui avait pour habitude de monter et descendre à chaque souffle, pas moins de 21 000 fois par jour quand même, se retrouve bloqué et quasi immobile. Il ne remplit plus son rôle de massage doux et régulier des viscères. Les intestins qui sont laissés à eux-mêmes, sans ce bon massage commencent à ralentir leur travail et je vous laisse imaginer les conséquences en cascade.

Ces effets se cumulent avec le déclin du souffle lié à l’âge.

Effectivement, le souffle change au cours des âges de la vie et c’est d’ailleurs assez spectaculaire. Le changement le plus perceptible est la localisation du souffle dans le corps. Un bébé ou un jeune enfant respire de façon spontanée avec une respiration abdominale marquée. Les différents stress et traumatismes de la vie impactent peu à peu la musculature du diaphragme, et le plexus solaire notamment. Ils vont se tendre, puis se crisper pour finir par se bloquer. Le corps va se voûter, comprimant chaque jour un peu plus la cage thoracique, entraînant une diminution de l’amplitude respiratoire. Le ventre perd toute mobilité et l’on observe que le souffle se tient de plus en plus haut dans le corps. Nous sommes alors obligés de gonfler exagérément la poitrine ou même de monter les épaules pour respirer. Au seuil de la mort, les personnes âgées respirent avec une très faible amplitude dans la partie haute de la cage thoracique. Le dernier souffle se prépare à partir…

meditation et souffle

Cependant cette évolution n’est pas inéluctable, elle n’est pas naturelle, elle est le fruit d’une méconnaissance du souffle et de son importance et d’une méconnaissance des pratiques à notre disposition pour contrecarrer ce blocage progressif.

Les traditions comme celle du yoga accordent une place prépondérante au souffle et sont orientées vers une liberté du corps et une grande souplesse de la musculature de la cage thoracique et du corps qui favorise amplitude et rythme régulier du souffle. La pratique en conscience augmente la composante énergétique du souffle.

Quelque soit votre âge et l’origine des blocages, il est possible de redonner de la mobilité au diaphragme, de redresser le buste pour libérer la cage thoracique, de prendre conscience du souffle et de le chérir comme un compagnon toujours présent à nos côtés.

Le souffle, un pont entre l’inconscient et le conscient

Le souffle présente deux facettes, une consciente et l’autre automatique ou inconsciente. Au cours de la journée, et même de la nuit la respiration se fait automatiquement sans que nous ayons besoin de la provoquer, il est alors dans son aspect inconscient.
A l’image d’autres fonctions vitales telles le battement du cœur, la digestion, etc.… le déroulement en est automatique sans qu’intervienne la conscience ou la volonté. En effet qui est capable par la seule volonté de demander à son foie de ralentir la digestion ou à son cœur de battre plus vite ?

yoga et souffleL’autre facette du souffle est un aspect conscient : on peut retenir son souffle volontairement, lui imprimer un rythme, choisir de respirer par le nez ou la bouche, etc…

Il s’avère que le souffle est la seule fonction du corps qui possède ces deux facettes. Il devient alors très intéressant car les multiples expériences faites depuis des millénaires ont mis en lumière que l’action consciente sur le souffle avait des répercussions sur les fonctions inconscientes ou inatteignables par la volonté seule.

Dans le yoga, le souffle est considéré comme l’intermédiaire entre le plan conscient et le plan inconscient.

Le souffle est directement impacté par la vie émotionnelle et mentale, et une observation attentive nous fera découvrir qu’une forte agitation mentale accélère le souffle, qu’un stress le modifie alors que le souffle devient plus ample et profond quand nous sommes en état de calme intérieur.

Forts de cette observation, nous pouvons alors nous demander si l’effet inverse se produit, à savoir est ce que si volontairement j’adopte un souffle ample et profond, mes pensées vont ralentir et devenir moins prégnantes ?

Je vous invite à le tester immédiatement.

Cliquez sur le document MP3 ci-dessous pour écouter l’exercice guidé en audio (durée : 4 minutes)

ou vous pouvez suivre les instructions ci-dessous :

Installez vous confortablement (debout, assis ou couché peu importe).

  1. Expirez à fond par le nez, longtemps en rentrant bien le ventre en fin d’expir de façon à chasser le maximum d’air
  2. Inspirez longuement profondément, en laissant le ventre se gonfler
  3. Répétez trois fois tout en étant présent au souffle.
  4. Observez l’état intérieur et notamment le flot de pensées.

Ce simple exercice de quelques minutes produit un changement perceptible dans l’état intérieur.

Nous tenons donc là une piste pour accéder au calme du mental ou à la pacification des émotions.

Pourquoi cette solution si simple n’est-elle pas utilisée ?

Le bonheur est-il une pensée, une émotion ou une sensation ?

Difficile d’apporter une réponse unique, cela peut être les trois et même une combinaison des trois.

Des recherches médicales montrent le lien entre les émotions et la circulation de flots d’hormones ou de neuro-hormones dans le corps. Dans certaines conditions de stress ou de souffrance, ces processus hormonaux sont interrompus ou exacerbés, entraînant un impact sur le corps qui à la longue se traduit par des tensions et des dysfonctionnements organiques et tissulaires, conduisant même à des maladies. Cette corrélation entre souffrance psychologique et maladie organique est bien connue maintenant.

Peut-on penser pour autant que la résolution psychologique de conflits anciens à l’origine des désordres dans la santé, suffirait à elle seule à retrouver la santé ?

meditation et souffleBien souvent ce n’est pas le cas. Du moins pas le cas immédiatement. L’échelle de temps de transformation est différente pour les trois plans : la prise de conscience (plan mental) est instantanée, l’émotion (plan énergétique) dure quelques minutes et peut être réactivée en ré-évoquant les circonstances de la situation, alors que les changements dans le corps (plan physique) prennent plusieurs jours, voire semaines ou mois à s’actualiser.

De nombreuses techniques de recherche du bonheur s’adressent à la gestion des émotions et à la psychologie humaine, ne serait-il pas intéressant pour être complet de s’adresser également au corps et à ce qui l’anime : le souffle ?

Il s’avère que celui-ci agit comme un dissolvant des tensions, avec un pouvoir régénérateur. Ces dimensions du souffle sont peu pratiquées et sont puissantes. Des séries d’exercices simples nous permettent de restaurer les éléments physiques et respiratoires qui favorisent l’état de santé.

Le souffle, le tremplin de choix pour vivre l’instant présent

Notre intérêt pour le souffle vient assez souvent d’un dysfonctionnement de celui-ci (sensations d’étouffement, asthme, mauvaise oxygénation, apnée du sommeil…) ou d’un besoin précis lié à une autre activité : chant, musique, sport…

Pour les traditions spirituelles de l’Inde, il est le vecteur de l’énergie, il met en relation l’individu « le petit svara » avec le Tout, « le grand Svara », à chaque expir la vie s’en va et revient à chaque inspir jusqu’au dernier souffle…

La particularité du souffle est qu’il est permanent, omniprésent et toujours disponible à l’observation.

Ainsi celui qui observe son souffle, ne peut se situer dans le passé, ni dans le futur. Celui qui observe son souffle est immanquablement dans le présent. Il sert de support de méditation de façon récurrente tant dans le yoga que dans les techniques méditatives bouddhistes.

Alors, pas besoin de courir pour trouver une heure pour méditer, ou devoir s’organiser pour pratiquer. A chaque instant, à tout instant nous pouvons reprendre la conscience de notre souffle et l’observer sans le modifier. Nous serons alors pleinement présents !

Dans le prochain article nous aborderons les différentes techniques et stratégies dont nous disposons de nos jours pour relancer une dynamique fluide du souffle.

Françoise Mauxion

Françoise Mauxion
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2 Commentés

  1. Merci pour cet article plein de souffle :). Merci à Françoise Mauxion.
    Le lien vers son site respirer.tv est inactif…

    • Merci Julien.
      Effectivement, son lien n’est plus actif.
      Mais l’article date un peu et je n’ai pas vérifié si tous les intervenants sont encore actifs ou non, désolé.
      Quoiqu’il en soit, leurs articles sont toujours bien d’actualité.
      Cordialement
      Philippe

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